J'ai profité du festival de Sèvres pour parler à Jérôme (ActuSF) de mon histoire de loup-garou. Et il a bien lu l'histoire, toute l'histoire, et ce n'était pas gagné d'avance, selon ses propres termes, pour un lecteur impatient comme lui.
Donc : des qualités certaines, mais il ne le prendra pas.
C'est bien écrit, il aime le style ; il trouve que j'ai réussi à créer une ambiance, un univers, un loup-garou intéressant. Il y a "quelque chose", comme on dit. Mais il y a aussi des problèmes dans la structure, ce qui ne m'étonne pas vu la genèse tordue, mouvementée, éclatée, parfois incohérente de cette histoire. En fait, d'après Jérôme, le lecteur ne comprend pas toujours où je veux en venir.
Il s'est engagé à me faire un compte-rendu plus détaillé en décembre, et je compte dessus pour améliorer mon histoire parce que toute seule, sans regard extérieur pour me guider, je sais que je n'y arriverai pas.
Il m'a aussi dit que cette histoire doit gagner en maturité, que je dois la laisser dans un tiroir et la ressortir beaucoup plus tard, voire même l'oublier et considérer que mes œuvres suivantes seront les bonnes. Et là, vu mon histoire personnelle, je ne suis pas sûre que ce soit de bonnes idées.
J'ai passé 15 ans sur cette histoire, 15 ans à chercher, à me dire que je n'avais pas encore réussi à dire ce que je voulais dire, à espérer que ça allait se débloquer et que j'y arriverai enfin. Et bien durant ce printemps 2016, alors que je ne travaillais pas et que je pouvais consacrer tout mon temps, mon énergie, ma concentration à ce projet, j'ai enfin senti les choses se débloquer dans ma tête et sur mon ordinateur. Et ça fait du bien, vraiment. J'ai eu le sentiment de tenir enfin ce que je cherchais dans ma tête depuis 15 ans.
Et maintenant que j'y ai mis un "point final" (je mets cette expression entre guillemets parce que mettre un point final à une histoire, ça reste tout relatif, notamment à cause des exigences des éditeurs), dans ma tête, c'est terminé. Mon projet personnel est terminé, achevé. Je suis déjà en train de réfléchir à d'autres projets d'écriture. Quand je pense à Gwern, j'y pense comme à un dossier de sauvegarde auquel je ne toucherai plus. Donc si je suis le conseil de Jérôme, de le mettre dans un tiroir pour ne le rouvrir que plus tard, je suis quasiment sûre que je ne le rouvrirai pas.
Et je trouve ça dommage. J'aimerais donner une chance à cette histoire, en y apportant les améliorations demandées par les éditeurs. Mais dans les mois à venir, pas dans 10 ans. Dans 10 ans, je ne la retravaillerai pas.
Quant à mes prochaines œuvres, en espérant que j'arriverai à les finaliser, je ne veux pas qu'elles soient aussi longues, compliquées, prise de tête ; je ne veux pas passer à nouveau 15 ans dessus à me demander si j'en suis capable ou pas. La grande œuvre de ma vie sera très probablement Gwern ou ne sera pas.
Création : 26/11/2016
MàJ : 06/11/2018
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