Je voulais tester, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre ni si ça allait me plaire.
C'est effectivement de la littérature mise en parole, en chant, en musique. C'est donc très légèrement théâtralisé parfois (diction, expressivité), difficile de dire un texte sans voisiner le théâtre. Cela faisait aussi penser aux adaptations cinématographiques : un acteur (ou l'auteur) va incarner la voix du personnage, lui donner son timbre, sa façon de
s'exprimer. C'était artistique et cela respectait l'oeuvre originale, bien sûr, mais comme dans toutes les adaptations, cela oblige le spectateur / l'auditeur à accepter une voix qu'il ne s'imaginait pas nécessairement ainsi.
Par contre, la mise en musique et chant
(notamment le rap) pour les passages écrits dans cette intention
étaient réussis justement car l'écrivain a fait exprès de jouer
sur cette potentialité de la langue lorsqu'il a écrit son texte. Il
s'agit donc plutôt d'une sorte de démonstration du potentiel
poétique d'un texte (ce qu'aucun auteur digne de ce nom ne peut
nier), à l'attention de ceux et celles qui ne s'en seraient pas
rendus compte à la lecture. Damasio fait de la poésie en prose, ou
de la prose poétique, ou du rap littéraire, ou du roman rythmique
(je pourrais continuer longtemps comme ça), et c'est chouette...
Certaines émotions étaient
retranscrites par un chant sans parole. C'était vraiment très beau,
aucune critique là-dessus (merci la chanteuse !), mais comment
situer ce chant dans l'échiquier de l'adaptation du roman ? Damasio
est clairement allé au-delà des mots de son roman. Sur ce point-là,
je crois qu'il vaut mieux arrêter d'intellectualiser et de se
contenter d'apprécier la beauté du chant...
Un beau spectacle, mais qui met
bien davantage en valeur les côtés esthétiques du roman que ses
côtés conceptuels. Quelque part, c'est un peu dommage.
Création : 04/07/2019
Création : 04/07/2019
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