SF ou fantastique ?

SF ou fantastique ?
SF ou fantastique ?

L'Education de Stony Mayhall, de Daryl Gregory

Cela fait déjà quelques temps que j'ai lu ce livre, mais je reviens dessus parce que je trouve qu'il en vaut vraiment la peine.

Je ne suis pas spécialement intéressée a priori par les histoires de zombies. Mais aujourd'hui, c'est à la mode, et quand on aime comme moi le fantastique et la SF, c'est difficile d'y échapper. Je me suis donc laissée convaincre par des critiques élogieuses, par une amie aussi (merci Jeanne pour Shaun of the Dead ! un régal !), de lire des livres qui autrement ne m'auraient pas fait de l'oeil.



C'est ainsi que j'ai découvert World War Z, de Max Brooks, dont je parle aussi sur ce blog. Et qui est une vraie merveille.



Je suis aussi tombée sur Anna and the apocalypse, mon coup de coeur de l'Etrange Festival 2018 au forum des images.



Et c'est aussi comme ça que je me suis décidée pour L'Education de Stony Mayhall.



C'est une histoire de zombies, ils sont omniprésents, mais quelque part ce n'est pas une histoire de zombies. C'est l'histoire d'un homme, depuis sa naissance jusqu'à... C'est l'histoire de sa famille. A mes yeux, c'est une chronique familiale davantage qu'une histoire de monstres. Ce n'est pas une histoire de monstres. Les zombies ont des corps monstrueux et l'auteur en fait des choses vraiment intéressantes, mais ils ne sont pas des monstres. La monstruosité est à chercher ailleurs, ou alors elle n'est ici que pour servir de prétexte à une réflexion poussée et à une belle histoire.
L'Education de Stony Mayhall, c'est une belle histoire. L'histoire d'une famille, extrêmement attachante et émouvante, extrêmement crédible aussi. Cette famille n'est absolument pas mièvre : il y a des disputes, violentes même, des désaccords, des catastrophes, des fugues, des reniements. Il y a même des drames atroces. Et pourtant c'est une famille, dont on aimerait faire partie. Une famille qui nous réconcilie avec le concept de famille.
La famille de Stony, c'est sa mère Wanda, toujours au bord de l'implosion mais qui donnerait sa vie pour lui. Ce sont ses soeurs, Alice, Chelsea et June, toutes si différentes mais attachées à Stony comme à une partie d'elles-mêmes. C'est Kwang et ses parents, les amis de toujours, la famille d'adoption. C'est Ruby, avec qui Stony se transforme en gentil tonton psychorigide au plus fort de la catastrophe.

Mais Stony doit quitter le cocon familial et rejoindre les siens pour survivre - les autres zombies. Ceux-ci n'ont de monstrueux que leur corps mort, et certains appétits contrôlables ; pour le reste ce sont des êtres humains comme les autres - comme ceux qui les chassent. Les zombies font peur et doivent être exterminés, même ceux qui ne feraient pas de mal à une mouche.
Stony se trouve donc une nouvelle famille chez eux, mais rien n'est simple quand on vit dans la clandestinité et que ses alliés forment des clans et des alliances - bref recréent une vraie politique de l'ombre. Eh oui, les zombies sont des humains, ils ne peuvent pas s'en empêcher...

Stony doit encore traverser un certain nombre d'épreuves, durant lesquelles les personnes dont le comportement est le plus monstrueux ne sont pas forcément celles qu'on croit, avant de retrouver sa famille, torturée mais toujours soudée. Et lorsque viendra pour lui le temps de mourir, c'est l'attachement à sa famille et au paradis de son enfance qui lui donnera une forme d'immortalité...

Un magnifique roman donc, qui m'a fait monter les larmes aux yeux et que je ne saurai trop vous conseiller de lire.


Création : 18/09/2018
MàJ : 06/11/2018

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