C’est bien sûr un élément omniprésent dans La Horde du Contrevent, mais c’est plus que ça : c’est ce que conditionne l’existence même de cet univers dans lequel vivent les personnages, c’est ce qui donne sa raison d’être au roman – et à ses personnages, c’est l’élément éponyme.
C’est un vent particulier, avec plusieurs « formes » en fonction de sa force et de son caractère. C’est un vent qui n’a somme toute pas grand-chose à voir avec les vents réels : quelques unes de ses « formes » rappellent par leur violence nos tempêtes, ouragans et cyclones, mais les dernières « formes » relèvent de l’imaginaire car elles ont des capacités particulières : elles peuvent révéler des choses sur les personnages qui s’y confrontent.
Le vent dans La Horde du Contrevent, c’est une tentative pour répondre à la grande question des éléments : jusqu’où peut-on s’y confronter ?
L’eau
L’eau aussi, mais de manière moins flagrante que le vent, est un élément redoutable dans l’œuvre de Damasio : les personnages de La Horde du Contrevent doivent y subir des épreuves et elle est assimilée à l’enfer dans la nouvelle « Annah à travers la Harpe » – ou du moins c’est par son intermédiaire que le père d’Annah atteint l’enfer pour sauver sa fille. A chaque fois, il s’agit d’une vaste étendue d’eau – mer ou lac – où les personnages manquent de se noyer et doivent déployer leurs dernières ressources pour s’en sortir vivants. A mes yeux de lectrice, cet élément est aussi menaçant que le vent.
L’air sans oxygène
Dans La Zone du Dehors, nous avons un autre élément important : l’air, tout simplement. Nous avons l’habitude de le considérer comme normal, mais non : comme on se situe dans l’espace, ailleurs que sur Terre, l’air est dépourvu d’oxygène. Et cela le rend aussi dangereux que l’eau : les personnages ont du mal à y survivre, et la femme de Brihx perd l’enfant qu’elle portait. D’ailleurs j’ai vécu ce passage, non comme une nouvelle épreuve dans la quête des personnages, mais comme une difficulté inutile, qu’ils auraient pu éviter, et qui a des conséquences dramatiques. Quelle idée pour une femme enceinte et une petite fille d’aller s’installer dans un endroit trop pauvre en oxygène, même s’il y a une révolution sociale et politique à mener ! J’étais furieuse contre l’auteur d’avoir infligé ça à ses personnages, et d’avoir infligé cela à ses lecteurs.
Création : 24/09/2015
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